Vingt minutes de performance dans le RER A, à l’invitation du Centre d’Art de la Ferme du Buisson dans le cadre de Tram Hospitalités (Association Tram-Réseau Art Contemporain Paris Ile de France). La performance a lieu un samedi après-midi, de la station Nation (Paris) à Noisiel, devant un public convié (environ 40 personnes) auquel s’ajoutent les usagers du rer. Le bruit mais également le manque de visibilité nous poussent à démultiplier les points de vue afin que la plupart des gens puissent entendre et apercevoir au moins un interprète. N‘ayant pas les moyens de répéter en amont, nous avons utilisé une bande son retransmise dans des casques nous permettant de restituer le texte au public, sans avoir à l’apprendre. Le texte est dit par un logiciel de reconnaissance vocale, des voix identiques à celle que l’on peut entendre dans les bus, les gares. La voix d’homme concerne les indications non restituées au public, nous ne reproduisons que le texte dit par la voix de femme. Nous tentons à la fois de nous appuyer sur la façon de parler du logiciel, mais également de rendre le texte intelligible, de lui donner du sens. Nous tâchons de ne pas regarder le public, essayant de lui échapper, de manière non démonstrative. Le seul moment où nous nous adressons au public concerne le récit de la construction d’une fausse gare à Treblinka afin que les déportés aient confiance et descendent plus vite – nous le disons à la manière d’un conte pour enfants. Le texte est volontairement modifié afin de ne pas faire directement référence aux camps de concentration. Grégory enregistre la bande son et nous aide à étalonner nos voix par des signes de la main, afin que nous parlions suffisamment fort. Nous écoutons le même texte, cependant, des écarts se produisent, le public peut donc entendre certains passages en écho.
Avec Jules Gamain, Grégory Guilbert, Marlène Saldana, Thomas Scimeca, Vincent Thomasset